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La carrière de Niaster

Dernière mise à jour :

La carrière de Niaster.

 

La carrière de Grand Heid (c’était son nom lors de son exploitation) fut une carrière de grès exploitée jusque dans les années 70 : je me souviens encore de cette industrie pour être souvent passé devant pendant mon enfance.

Après son exploitation, le site fut abandonné et la nature a repris ses droits.

A la limite de la Calestienne et de l’Ardenne, ce site présente de nombreux intérêts au niveau géologique, floristique et phytogéographique. Bien que classé par la Région Wallonne comme Site de Grand Intérêt Biologique (1434 - Carrières de Niaster), ilne dispose d’aucun statut de protection et n’est pas repris dans le réseau Natura 2000.

Ce site est privé et le propriétaire a décidé de valoriser son bien. Il souhaite en faire un centre d’enfouissement de terres excavées (décharge de classe III : remblais inertes). Pour ce faire les propriétaires ont signé une convention avec la commune d’Aywaille qui mènera le projet puis une fois celui-ci autorisé, le rétrocèdera à la famille propriétaire qui exploitera la carrière en contrepartie d’une ristourne pour la mise en décharge d’une (toute petite) quantité de remblais. Le projet prévoit l’enfouissement de 450.000 m³ de remblai pendant 20 ans. 450.000 m³ ce sont 7 terrains de football sur une hauteur d’un immeuble de 4 étages ! Le site serait ensuite géré par une ASBL telle Ardenne & Gaume ou Natagora (NDLR : celles-ci n’ayant pas été consultées préalablement !).

Face à cette manœuvre peu conventionnelle, de nombreuses voix se sont exprimées, des politiques (le conseiller indépendant Jean Close qui mène ce combat et la locale d’Ecolo), des groupes associatifs (Ardenne&Gaume, très présente à Aywaille et Natagora), mais aussi des voisins et des citoyens de tous bords se sont élevés contre cette manipulation.

Dans un premier temps, fin 2023, la région Wallonne refuse et donne 6 mois aux mandants pour revoir leur projet car elle considère le dossier incomplet notamment au niveau environnemental et sur l’avis des ASBL qui gèreraient le projet dans 20 ans.

La commune aidée d’un bureau d’étude étoffe son projet et le remet à la région Wallonne non sans avoir averti la population lors d’une réunion publique assez houleuse.

La région vient de rendre sa décision début juillet 2024 dans un document fort motivé : c’est NON.

Bien sur la commune peut toujours introduire un recours mais il semble peu probable qu’il puisse être accepté par l’autorité compétente vu les arguments employés. Et par la suite un projet modifié pourrait toujours être introduit par une ou l’autre partie. Il faudra donc rester vigilant.

Quelle part notre régionale a-t-elle prise à ce combat ? Joëlle Siwek, une volontaire assidue proche du site de Niaster a joué la lanceuse d’alerte et nous a fait part du projet pour savoir ce qui pouvait être fait. J’ai contacté J. Close (conseiller communal indépendant fédérateur du combat) puis J.M. Darcis (Ardenne&Gaume) pour avoir leur avis, j’ai assisté à la réunion d’information à la maison communale et fait rapport de celle-ci et des mensonges évident qui y ont été proférés. Nous avons questionné les instances supérieures de Natagora pour s’assurer qu’ils étaient bien d’accord avec notre position et qu’il n’y avait pas des infos inconnues de nous. Publications tant sur Facebook que sur Workplace et information tous azimuts. En accord avec notre comité, j’ai envoyé une lettre au conseil communal pour m’opposer au projet au nom de la régionale Pays Chantoire de Natagora.

Quid de la suite ? Rester attentif à toute relance sous une forme ou sous une autre de ce projet dévastateur.

 

Bernard Amand

Co-président de la régionale Pays Chantoire de Natagora

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